La méthode Jacotot
Jean Joseph Jacotot, né à Dijon le 4 mars 1770, mort à Paris le 30 juillet 1840, est un pédagogue français, créateur d’une méthode d’enseignement, dite « méthode Jacotot. »
Qui est Joseph Jacotot ?
Jean Joseph Jacotot, né à Dijon le 4 mars 1770, mort à Paris le 30 juillet 1840, est un pédagogue français, créateur d’une méthode d’enseignement, dite « méthode Jacotot. » Joseph Jacotot était le fils de Henri Jacotot, marchand boucher à Dijon, et de Claudine Tardy. Il était l’aîné de onze enfants.
Il fait ses études secondaires au lycée de Dijon où il est un étudiant travailleur et intelligent, mais considéré par ses maîtres comme indiscipliné et peu disposé à accepter ce qui ne lui parait pas évident et ne repose que sur l’autorité de la parole du maître, laquelle a pour lui simple valeur d’opinion1.
Au début du XIXème siècle, Jacotot est nommé professeur à l’université de Louvain. Chargé d’apprendre le français à des élèves flamingants dont il ne parle pas la langue, Jacotot leur fait étudier une version bilingue du Télémaque de Fénelon. La barrière linguistique empêche Jacotot de les aider dans leur apprentissage, les étudiants doivent s’approprier l’œuvre, la connaître par cœur. Il faut lire, observer, comparer, combiner, retenir l’œuvre bilingue en usant progressivement du français. Quelques mois plus tard, les étudiants conviés à écrire quelques pages en français sur Télémaque s’en sortent honorablement à la surprise de Jacotot. Les étudiants ont trouvé et appris par eux même, ce qui conduit Jacotot à remettre radicalement en cause les catégories d’analyse communément admises et les méthodes traditionnelles de l’enseignement.
Qu'est-ce que la méthode Jacotot ?
Joseph Jacotot se désintéresse des vieilles méthodes et se démarque. Car La « vieille » méthode explicative est considérée alors comme abrutissante. Quand commence l’instruction, « Tout se passe maintenant comme s’il ne pouvait plus apprendre à l’aide de la même intelligence qui lui a servi jusqu’alors, comme si le rapport autonome à la vérification lui était désormais étranger ». (Rancière). Cette idée que l’institution scolaire serait l’agent de l’abrutissement des masses a largement été décrite notamment par Ilich (1971)
La méthode Jacotot part du principe que tout homme (ou enfant) peut s’instruire, car toutes les intelligences sont égales. Il s’appuie sur différentes maximes, parfois paradoxales, par exemple « qui veut peut », ou que tout le monde peut enseigner même ce que l’on ignore. Ainsi il pense qu’un parent, seul, peut enseigner à ses enfants. Le pédagogue considère également que « tout est dans tout » et qu’en apprenant une chose dans son intégralité et de façon intensive, on peut tout y rapporter, peu importe que le domaine soit scientifique, littéraire ou artistique.
Jacotot utilise pour sa méthode la lecture et la répétition, car selon le pédagogue, on ne retient vraiment que ce que l’on répète. Au début, en particulier, ne pas aller trop vite est primordial, l’important est de répéter aussi souvent que possible pour ne rien oublier. Dans ce parcours, l’élève doit apprendre à son propre rythme, rythme qu’il déterminera lui-même, il est inutile de perturber ou de brusquer l’apprentissage.
Pour Jacotot, la deuxième étape consiste à interroger pour vérifier l’apprentissage et faire réfléchir l’élève sur les mots et les idées.
Cette méthode et surtout ses principes sont le reflet d’une époque marquée par la Révolution française et par les grands idéaux que sont l’égalité, la fraternité et la liberté. Elle fut également porteuse d’espoir pour les hommes et les femmes, et ce, quelle que soit leur condition.
« Ayez un livre commun entre vos élèves et vous ; sachez-le tous ; parlez alors tant qu’il vous plaira : ils comprendront tout ce que vous direz ; ils le retiendront sans peine, et ils iront sept, huit fois plus vite que les autres. Si nous avions retenu tout ce que nous ont dit les dix ou douze discoureurs successifs que nous avons entendu parler quand nous étions petits, nous serions plus savants que qui que ce soit sur la terre. Mais autant en emporte le vent, parce qu’il n’y a rien de commun entre nous ; le professeur voltige de branche en branche ; ses réflexions ne se rattachent à rien de fixe dans ma tête. J’oublie ce verbiage et lui aussi. Le plus savant des savants serait un professeur qui aurait retenu tout ce qu’il a dit, ou un auteur qui saurait tout ce qu’il a écrit. Le moyen de rendre les collèges utiles serait donc d’y introduire l’enseignement universel.. »
– Extrait du Texte de Joseph Jacotot, Edition de Paw, Louvain, 1823
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