Les auteurs de la pédagogie
De nombreux auteurs ont contribué à l’édification des principes que les pédagogues du XXe siècle ont regroupés sous le terme d’éducation nouvelle. Parmi ces auteurs, Érasme (1469-1536) et Rousseau (1712-1778) ont préconisé une pédagogie progressive, fondée sur une meilleure connaissance de l’élève, et souligné l’importance de la relation éducative.
Érasme et Rousseau : La relation éducative
De nombreux auteurs ont contribué à l’édification des principes que les pédagogues du XXe siècle ont regroupés sous le terme d’éducation nouvelle. Parmi ces auteurs, Érasme (1469-1536) et Rousseau (1712-1778) ont préconisé une pédagogie progressive, fondée sur une meilleure connaissance de l’élève, et souligné l’importance de la relation éducative.
Erasme était un Philosophe, écrivain latin, humaniste et théologien hollandais, considéré comme l’une des figures majeures de la culture européenne, connu aujourd’hui pour pour ses Adages (1500), anthologie de plus de 4000 citations grecques et latines, et pour Colloques (1522), recueil d’essais didactiques aux thèmes variés, bien que son œuvre, bien plus vaste et complexe, comprenne des essais et des traités sur un très grand nombre de sujets, sur les problèmes de son temps comme sur l’art, l’éducation, la religion, la guerre, ou la philosophie, éclectisme propre aux préoccupations d’un auteur humaniste.
Rousseau est l’auteur qui a influencé le plus profondément la pensée des Lumières, par ses réflexions anthropologiques et politiques – Discours sur l’origine de l’inégalité, Du contrat social, Émile – comme par ses œuvres autobiographiques et romanesques – Les Confessions, Rousseau juge de Jean-Jacques, Les Rêveries du promeneur solitaire, Julie ou la Nouvelle Héloïse. « Notre plus douce existence est relative et collective, et notre vrai moi n’est pas tout entier en nous. »
Leibniz : Pédagogie et pouvoir
Leibniz est un philosophe allemand du 17ème siècle (1646-1716). C’est un esprit universel : en mathématiques, il invente le calcul différentiel ; en physique, il formule la loi de la conservation de l’énergie. Il naît à Leipzig, soutient à Nuremberg sa thèse de doctorat de droit et devient bibliothécaire à la cour de Hanovre. En philosophie, il est connu pour son ouvrage la Monadologie et sa démonstration de l’existence et de la perfection de Dieu, auteur du meilleur des mondes possibles, dont s’est moqué Voltaire.
En affirmant que « l’éducation peut tout, puisqu’elle fait danser les ours », Leibniz exprimait une croyance en la toute-puissance de l’éducation que la philosophie des Lumières devait, en Occident, porter à son paroxysme au XVIIIe siècle, mais dont on trouverait des exemples à toutes les époques au sein de l’intelligentsia. Il n’est pas exact, en effet, que la confiance témoignée à la pédagogie comme force politique et sociale soit la caractéristique exclusive des intellectuels qui ont exprimé un projet de transformation radicale de la société, tel que celui dont furent porteurs le mouvement d’émancipation des bourgeoisies européennes à partir du XVIIIe siècle, ou le mouvement ouvrier à partir de la seconde moitié du XIXe siècle : il suffit, par exemple, de songer à l’idéal confucéen et mandarinal de l’éducation conçue comme art minutieux de la formation du « gentilhomme lettré » (junzi) pour s’apercevoir qu’une classe de fonctionnaires du rituel et de l’administration, tout entière définie par les services rendus à la stabilité de l’appareil d’État et à la conservation de l’ordre établi, a pu développer une idéologie – et presque une religion – du salut par la culture qui ne le cède en rien à la philosophie de l’Aufklärung en fait de confiance illimitée dans les pouvoirs de l’éducation.
Freinet : La méthode Freinet
Freinet Célestin Baptistin Freinet est un pédagogue français, né le 15 octobre 1896 à Gars dans les Alpes-Maritimes, mort le 8 octobre 1966 à Vence dans les Alpes-Maritimes
“C’est en marchant que l’enfant apprend à marcher ; c’est en parlant qu’il apprend à parler ; c’est en dessinant qu’il apprend à dessiner. Nous ne croyons pas qu’il soit exagéré de penser qu’un processus si général et si universel doive être exactement valable pour tous les enseignements, les scolaires y compris”, écrivait Célestin Freinet dans Œuvres pédagogiques 2. Avec la pédagogie Freinet, l’apprenant apprend grâce à l’expérimentation et non par la reproduction de ce qu’on lui inculque. Il émet ses propres hypothèses, fait ses propres découvertes, construit ses propres savoirs et savoir-faire. S’il y a échec, celui-ci devient formateur, les réussites favorisent la confiance en soi et en sa capacité à progresser par soi-même. La mémorisation, qui ne s’appuie pas sur du « par cœur », mais sur l’expérimentation, se fait aussi sans effort.
Maria Montessori : La méthode Montessori
Maria Montessori, née le 31 août 1870 à Chiaravalle près d’Ancône dans les Marches et morte le 6 mai 1952 à Noordwijk aan Zee, est une médecin et pédagogue italienne. Elle est mondialement connue pour la méthode pédagogique qui porte son nom, la pédagogie Montessori.
La pédagogie Montessori prône la connaissance comme facteur essentiel permettant à chaque individu de vivre libre en harmonie avec lui-même, avec ses pairs et avec son milieu naturel. Les écoles Montessori offrent un enseignement individualisé qui tient compte du rythme, des forces et des défis. La pédagogie Montessori est reconnue mondialement pour sa capacité à développer le plein potentiel dans un milieu d’apprentissage stimulant, humaniste et ouvert. Cette méthode est née de l’ambition et des études de Maria Montessori et a pris forme dès 1907 à Rome. Au cours d’un voyage en 1913, Maria Montessori rencontra les plus grands : de Graham Bell à Thomas Edison et entreprit de former des éducateurs et éducatrices à sa pédagogie. Elle devint ensuite conférencière et présenta sa méthode à travers la quasi-totalité des continents. C’est après la mort de Maria Montessori, en 1960, que l’American Montessori Society fut créée.
Jonh Dewey : La pédagogie progressive
John Dewey naît à Burlington dans le Vermont en 1859. il est diplômé de l’université en 1879 et exerce brièvement les fonctions d’instituteur. À l’université John Hopkins, il reprend des études de philosophie : il est alors influencé par le philosophe George S. Morris, idéaliste néo-hégélien. En 1884, il soutient sa thèse sur la psychologie de Kant. C’est dans les années 1880 que ses idées pédagogiques se forment.
Fondateur de la pédagogie « progressive », Dewey est un acteur central du « pragmatisme américain ». Ce courant a réuni, dans les années 1890-1900, un petit groupe de penseurs – C.S. Peirce, A. Bain, W. James, etc. – soucieux de placer au centre de leurs pensées la pratique, les actions, les usages ; pour élaborer des concepts qui puissent être aussi des outils, les pragmaticiens considéraient qu’il fallait tenir compte des effets pratiques, que les concepts en somme avaient des conséquences et modifiaient nos habitudes de penser comme d’agir. Il obtient la création d’une école expérimentale. S’invente alors « l’école laboratoire », que beaucoup nommeront « l’école Dewey ».
Paul Freire : Le grand pédagogue
Paulo Reglus Neves Freire est né à Recife, capitale de l’État brésilien de Pernambouc, une des zones les plus pauvres de ce grand pays latino-américain. Bien qu’élevé dans une famille de la classe moyenne, Freire s’est intéressé à l’éducation des pauvres de sa région. Juriste de formation, il a mis au point un « système » d’enseignement applicable à tous les niveaux de l’éducation. Deux fois emprisonné dans son pays, il est devenu célèbre à l’étranger. Freire est aujourd’hui sans conteste l’éducateur le plus renommé de notre temps.
Son « système » repose sur l’idée que le processus éducatif doit se concentrer sur le milieu de l’élève. Il estime que l’apprenant doit comprendre sa propre réalité dans le cadre de l’activité d’apprentissage. Il ne suffit pas qu’un élève parvienne à lire la phrase : « Êve a vu du raisin ». Il doit aussi apprendre à situer Êve dans son contexte social, chercher à savoir qui a travaillé pour produire le raisin dont il est question et à qui ce travail a profité.
Ce « système » a contraint Freire à s’exiler en 1964, après avoir passé soixante-quinze jours en prison, et s’être vu accuser d’être « un révolutionnaire et un ignorant ». Il a alors passé quatre années au Chili et une aux États-Unis. En 1970, il s’est installé à Genève où il a travaillé pour le Conseil œcuménique des Églises. En 1980, il est retourné au Brésil pour « réapprendre » à connaître son pays.
Paulo Freire a publié un grand nombre de livres qui ont été traduits en dix-huit langues au total. Plus de vingt universités du monde lui ont décerné le titre de docteur honoris causa. Son ouvrage le plus connu, Pédagogie des opprimés, est consacré aux déshérités de la terre ainsi qu’à ceux qui s’identifient aux plus pauvres, souffrent avec eux et luttent pour eux.
Comenius : Les origines de la pédagogie
Il a été à l’origine des fondements de la pédagogie en Europe. Comenius, est né en 1592 en Moravie (devenue la République tchèque) et mort en 1670 aux Pays-Bas après plusieurs années d’exil politique. Le parcours de celui qui sera considéré comme le père de la pédagogie moderne a commencé en tant que pasteur d’une communauté chrétienne persécutée, celle des Frères moraves. Après avoir obtenu un doctorat en théologie, il s’est consacré à l’enseignement et a été maître d’école puis recteur en Pologne. En 1631, sa méthode pour apprendre les langues, La Porte ouverte des langues, et ses nombreuses traductions ont contribué à sa renommée mondiale. Il a vécu quelques années en Suède où lui a été confiée la responsabilité de réformer le système scolaire. Il s’est ensuite rendu en Angleterre et en Hongrie avec la même mission. Comenius a produit une œuvre littéraire et pédagogique qui a influencé tous les penseurs de l’éducation et qui a conduit l’historien du XIXe siècle Jules Michelet à le nommer « le Galilée de l’éducation ».
Dans son traité de pédagogie intitulé La Grande Didactique ou L’Art universel d’enseigner tout à tous, dont sont extraites toutes les citations ci-dessus, Comenius énonçait des idées humanistes et universalistes dont la défense est toujours d’actualité : « Tous les enfants, nobles ou roturiers, riches ou pauvres, garçons ou filles, de toutes les villes, cités, villages et hameaux doivent être admis dans les écoles ; voilà ce dont il faut se convaincre. » Parce qu’il croyait au pouvoir de l’éducation et de l’école en tant qu’« atelier de l’humanité », il était opposé aux châtiments corporels courants à l’époque : « Les coups de bâton n’ont aucune vertu quand il s’agit d’inspirer l’amour des choses de l’école, mais ils en ont une grande pour en faire naître l’aversion et la haine. » Comenius croyait profondément que l’école et l’instruction étaient des instruments d’égalité et d’éducation à la paix.
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