Les biais cognitifs

Notre jugement semble parfois être faussé sans que nous en soyons vraiment conscients. Ce phénomène porte un nom : le biais cognitif.

Le biais cognitif est un mécanisme de pensée à l’origine d’une altération du jugement. À cause des biais cognitifs, la prise de décision de l’individu sera faussée. D’abord étudiée en psychologie cognitive, la notion de biais cognitifs a été exploitée dans différents domaines.




C'est quoi un biais cognitif ?

Quels sont les différents biais cognitifs ?

Les biais cognitifs ont fait (et font toujours) l’objet de nombreuses études dans différents domaines comme la psychologie cognitive et la psychologie sociale. C’est ce qui a permis leur référencement et leur classement. 250 biais cognitifs sont référencés, généralement classés dans les catégories suivantes :

  • Biais sensori-moteurs (illusions liées aux sens et à la motricité)
  • Biais attentionnels ou biais d’attention (problèmes d’attention)
  • Biais mnésique (en rapport avec la mémoire)
  • Biais de jugement (déformation de la capacité de juger)

  • Biais de raisonnement (paradoxes dans le raisonnement)

  • Biais liés à la personnalité (en rapport avec la culture, la langue, l’influence sociale…)

Les biais mnésiques

On connaît tous l’expression « ma mémoire me joue des tours ». Les biais mnésiques se réfèrent aux « tours » que nous joue notre mémoire. La mémoire est liée à la perception (elle-même biaisée) car on se souvient consciemment de ce qu’on a bien perçu. Elle ajoute des distorsions supplémentaires car quand on accède au souvenir, on le modifie.

Les émotions que l’on éprouve au moment de se souvenir de quelque chose peuvent transformer le souvenir de cette chose.Les biais mnésiques sont donc multiples. Les souvenirs sont altérés par la manière dont on traite l’information et les émotions.

Exemple :

Le jugement va être fondé sur les dernières informations reçues par, y compris si elles ne sont pas essentielles.
Si une question comprend plusieurs jugements de valeur, l’utilisateur mémorise les premiers et y répond.

Les biais de raisonnement

Plus on sera dans des situations qui touchent à nos zones de vulnérabilité, plus on raisonne de façon dichotomique
S’il y a contradiction, le raisonnement se base sur la volonté d’éliminer la contradiction.
La façon de présenter la situation ou le problème modifie son interprétation.

Exemple :

Les valeurs, le ton ou la situation ne correspondent pas à ce que le consommateur imaginait, alors il y a ré-interprétation fausse de la situation.
Le consommateur fait un choix qui n’est pas le sien mais celui attendu.
Avoir l’image d’un type de design  et le sélectionner même si ce n’est pas le meilleur.

Les biais de jugement

Volonté de généraliser un jugement à partir d’un élément. Influence de la première impression.

Exemple :

Si le produit ou l’interface est esthétique, il a toutes les autres qualités requises.
Baser son jugement sur le 1er élément d’une page web ou d’un menu.

Les biais liés à la personnalité

Tendance à croire ce que la majorité pense et à vouloir lui ressembler.

Exemple :

Si un nombre important d’utilisateurs a tel avis, les autres aussi.

Les biais sensori-moteur

Biais aussi appelés illusions

Notre système visuel analyse mal les informations qui lui parviennent.

Les biais attentionnels

Notre cerveau traite différemment certaines informations selon nos préoccupations ou centres d’intérêt.

À retenir

Certains biais cognitifs peuvent agir sur l’apprentissage, parfois au détriment des apprenants.

Pour passer à l’action ou donner un sens à un événement, le cerveau va utiliser des croyances subjectives inconscientes. Le risque de décision erronée devient alors important. Ce mécanisme est systématique. Autrement dit, pour un individu donné, telle situation entraînera tel biais cognitif. Toutefois, en être conscient permet à l’être humain d’exercer son libre arbitre.

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